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qu’il voulut être pour l’Espagne[1]. Une société secrète dont le centre était à Berlin sous le nom de Confédération de la Vertu. Elle voulait délivrer la patrie de la présence des Français et établir une constitution libérale. Des hommes à talent étaient à la tête du Tugenbond. L’Allemagne cite avec orgueil les noms des Stein, des Wineke, des Grune, des Dœrnberg.

L’Allemagne d’abord maudissait et exécrait les Français, elle n’entendait que les satellites de Napoléon, que les soutiens du gros roi Frédéric de Wurtemberg.

L’Allemagne s’aperçoit aujourd’hui avec étonnement qu’elle n’a vaincu que pour l’indépendance après avoir combattu aussi pour la liberté. Les nobles qui s’aperçoivent qu’en 1818 la liberté vient de France, tâchent de répéter les injures et les exécrations que la nation lançait aux Français de 1812. Mais malgré le fond de sottise et d’obscurité que Kant a mis dans la tête des Allemands, il n’y a plus que les lourdauds de chaque ville qui haïssent les Français. L’immense majorité veut imiter les Français en tout excepté dans l’établissement des deux chambres. Les nobles

  1. Comparez la Constitution de Bayonne à l’état actuel, et admirez la bêtise des Porlier et des Lascy.