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fond en me laissant aller à expliquer cette théorie chez Thorwaldsen. Il n’y a que Mathilde qui m’ait compris.

(Ces deux pages pour 136.)

11 septembre 1818.

Rossini

L’amour que sa musique exprime est à peine de l’amour d’opéra-buffa. Il y a une sensibilité douce, délicieuse et digne de Mozart dans le premier duo entre Desdemona et Emilia. Il y a vingt passages que Rossini seul peut trouver aujourd’hui et que j’aimerais mieux avoir faits que tous les opéras de MM. Paer et Spontini.

L’ouverture est d’une fraîcheur étonnante, facile à comprendre et entraînante même pour les ignorants sans avoir rien de commun. Mais une musique pour Otello peut être tout cela et rester encore à cent piques au-dessous de ce qu’il faudrait. Il n’y a rien de trop profond dans tout Mozart et dans les Sept paroles de Haydn pour un tel sujet. Il faut des sons horribles et toutes les richesses du genre en harmonique pour Iago. Il me semble que Rossini ne sait pas sa langue au point