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Le voyageur et les femmes[1]


Milan, 24 octobre 1817.



Dans la première édition de ce Journal on n’a pas donné le portrait du voyageur. On craignait que parler de soi ne fût ridicule ; on me dit que dans la circonstance, il n’en est pas ainsi.

Le grand mal de la vie, pour moi, c’est l’ennui. Ma tête est une lanterne magique ; je m’amuse avec les images, folles ou

  1. Ce fragment a été écrit par Beyle le 13 septembre 1818. Il indique de le placer dans une nouvelle édition de Rome, Naples et Florence « après l’architecture du dôme pour contraster ». Il ajoute : « Ces observations sont possibles après un mois de séjour. » Colomb l’a inséré dans la Correspondance avec le chapeau suivant :
    « À Romain Colomb, à Montbrison
    Milan, le 4 septembre 1820.

    Dans le petit volume dont ma générosité t’a gratifié l’année dernière, à Cularo, je n’ai pas donné le portrait du voyageur ; il me semblait que parler de soi était chose ridicule. Des amis m’affirment que, dans la circonstance, il n’en est pas ainsi. Donc la nouvelle édition comprendra le portrait dudit voyageur et quelques observations de son cru sur les femmes italiennes ; je veux te faire jouir de ce supplément par anticipation. » N. D. L. É.