Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/226

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et disparaît. Telle est l’analyse imparfaite de la délicieuse petite pièce qui produisit constamment parmi les spectateurs des éclats de gaieté, ou excita un rire contenu et concentré encore plus agréable. À la fin de la représentation, un enfant s’avançait pour souffler les chandelles lorsqu’il s’éleva un cri de surprise dans l’assemblée, qui croyait voir un géant, tant l’illusion avait été forte et tant ils avaient complètement oublié les petites proportions des personnages qui les avaient si bien amusés durant trois quarts d’heure. Nous eûmes ensuite un ballet appelé le Puits enchanté et tiré des Mille et une Nuits. Ce ballet était encore plus étonnant, s’il est possible, que la comédie, par les mouvements naturels et gracieux des figures de bois. Ayant questionné un de mes voisins sur le mécanisme de ces charmants danseurs, j’appris que leurs pieds sont de plomb, que les fils qui les font mouvoir passent dans l’intérieur du corps, et sont renfermés, avec ceux qui dirigent le mouvement de la tête, dans un petit tube dont l’ouverture est au sommet de la tête ; il n’y a donc d’un peu visible que les fils qui font mouvoir les bras, encore cet inconvénient peut-il être évité en plaçant les acteurs à cinq ou six pas en arrière de l’avant-scène. Les yeux ne sont mobiles que quand la tête incline à droite