hasard, juste cette fois, fit tomber l’officier insolent. À cette seule exception près, l’on peut battre impunément l’ouvrier français, mais non le romain ; et c’est sur quoi je me fonde pour estimer ce peuple. L’abominable despotisme qui pèse sur lui depuis le xve siècle (voyez les Mémoires de Benvenuto Cellini), ne lui a laissé qu’une vertu : la force. Cette vertu prend souvent la physionomie du crime, comme dans l’assassinat de l’armurier de la place d’Espagne. Mais je le demande à tout homme de cœur, dans l’absence totale des lois, lorsque le Romain des basses classes sait, par une expérience de tous les jours, qu’il est absolument inutile de demander justice pour violences personnelles, contre un homme bien vêtu, auriez-vous mieux aimé que le jeune ouvrier armurier laissât battre son père ?
Il est vrai qu’il y a loin du Romain au patient Irlandais, qui, ainsi qu’il est prouvé au procès de Lord Clermont (Times de septembre 1824), laisse patiemment battre son fils, et même souffre que Lord Clermont lui casse le bras.
Le parti que prirent les Anglais de la classe élevée à Rome, de charger de malédictions le caractère romain, à propos de l’assassinat de la place d’Espagne, redoubla la haine qu’on porte à la nation