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les domaines de l’Église, et que jusqu’à Pie VII, qui s’aperçut un peu tard de sa fausse politique à leur égard, et Léon XII qui est parvenu à les expulser presque entièrement des pays sous sa domination, aucun pape ne les réprima.

Sous Napoléon, les Français, par des mesures sages et vigoureuses, continrent ces bandes d’assassins, et pendant le peu de temps que dura leur administration, ils firent jouir les Romains et les autres peuples de l’Italie d’une sécurité inconnue depuis plusieurs siècles.

En 1814, lorsque Pie VII fut réintégré dans ses droits, il préluda à l’exercice de son autorité en accordant à diverses bandes de voleurs un pardon absolu ; la compagnie de Rocagorga fut du nombre. Cette indulgence ne fit qu’accroître l’audace des brigands ; il fallut recourir cinq ans plus tard à l’emploi de mesures terribles. Le cardinal Consalvi, à l’exemple de ce qui s’était fait en 1557, sous Paul IV, pour la ville de Montefortino, ordonna la destruction de Sonnino[1], devenu le point de ralliement et le refuge d’un grand nombre d’assassins. Rien de plus sévère que cet édit de Consalvi (du 18 juillet 1819) ; il portait la peine de mort contre tous ceux

  1. Ville de quatre à cinq mille habitants.