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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/312

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à Rome de prérogatives qui ne permettaient pas aux sbires d’y entrer sans la permission des propriétaires ; en définitive, il y avait un tiers ou moitié de la ville où les bandits trouvaient un refuge facile et à l’abri de toute crainte. Dès lors, on peut juger de la difficulté qu’il y avait pour la police de saisir des malfaiteurs lorsque, par hasard, s’écartant de ses habitudes de protection à leur égard, elle prenait une bonne résolution de les poursuivre.

Chez les anciens Romains, les criminels jouissaient déjà du droit d’asile dans les temples du paganisme, et dès l’année 355 de notre ère le même privilège était assuré aux églises chrétiennes.

Un des principaux asiles à Rome fut le grand escalier de la Trinità de’Monti. Les amis et les parents des honnêtes gens qui en faisaient leur demeure, y portaient pendant le jour les vivres dont ils pouvaient avoir besoin ; la nuit, les coquins se cachaient dans leurs repaires ; au bout de quelques jours l’affaire s’oubliait, et ils reprenaient leurs anciennes habitudes.

Aujourd’hui les bandes de voleurs sont à peu près détruites ou dispersées ; elles ont mis bas leur uniforme. Quelques attaques hardies[1] ont encore lieu de loin

  1. Celle de l’auteur de ce journal, par exemple le 5 mai 1828, p. 180. (Note de Romain Colomb).