Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Milan, le 10 janvier 1817[1].


Monsieur,



Je crois utile de rappeler et même de citer les bêtises qu’on imprimait à Paris, en 1779, sur la musique (Œuvres de l’abbé Arnaud, t. II, p. 386) ; cela nous fera réfléchir à la grossièreté des gens qui proclament M. Girodet l’égal de Raphaël. Il est vrai que cela n’a rien d’étonnant dans le pays où l’on écrivait :

« Ah ! Monsieur, au nom d’Apollon et de toutes les Muses, laissez, laissez à la musique ultramontaine les pompons, les colifichets et les extravagances qui la déshonorent depuis si longtemps ; gardez-vous de porter envie à de fausses et misérables richesses et n’invoquez point une manière proscrite par tout ce qu’il y a de philosophes, de gens d’esprit et d’amateurs éclairés en Italie. Quoi ! vous trouverez bon qu’au moment même où l’on devrait porter au plus haut degré l’émotion à

  1. Beyle devait être à Rome le 10 janvier 1817. – Rien au surplus ne nous affirme la sincérité de cette date, car ce fragment est un de ceux qui ont été publiés par Romain Colomb et placés par lui dans la Correspondance. N. D. L. É.