Personne ne pouvait mieux que M. Kestner[1] rendre justice à un pareil sujet.
Le baron de Reden ne paraissait pas avoir de fonctions diplomatiques très décidées à Rome, et quiconque eût étudié sa physionomie aurait pu se convaincre qu’il n’y avait là rien d’alarmant pour M. O’Connell ou M. Peel. Je ne découvris pas une seule pensée du veto dans sa bouche ou son œil ; et les charmes de la femme de l’Apocalypse « vêtue de pourpre et d’écarlate[2] » semblaient avoir échoué « imbelle telum sine ictu » sur son vieux cœur luthérien. Il succéda, dans des jours mauvais, à une situation douteuse, lors de la retraite du baron Ompteda ; mais le choix qu’on faisait de lui annonçait la fin d’un système, avec lequel la tête, et j’espère aussi le cœur du baron de Reden, n’auraient pu être en harmonie. Le baron a la bonne fortune, et je pourrais ajouter le bonheur, de voir ses fonctions se borner à
- ↑ M. Kestner a remplacé le baron de Reden, et est, je crois, le ministre actuel à Rome. J’ai eu le plaisir de le connaître intimement pendant plusieurs années et d’admirer la profondeur de son instruction, la chaleur et la vivacité de son imagination, la pureté et la modestie de son caractère. Il est, dit-on, un des descendants de Charlotte, et ami de Gœthe, avec lequel il a eu une correspondance publiée il y a quelque années dans les recueils périodiques de l’Allemagne.
- ↑ Manière de désigner l’église de Rome, longtemps en usage parmi les Puritains, et qu’emploient encore les zélés protestants anglais.