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La liberté de la presse à Milan



Il y avait plus de liberté de la presse à Milan en 1783 quand Verri publia son Histoire qu’en 1818 où l’on défend Beccaria : di delitti e delle pene. On laisse porter du feu dans un lieu où la poudre est mouillée, on a peur de la moindre étincelle dans un lieu où la poudre est bien sèche. C’est comme Catherine II accueillant Diderot et protégeant les philosophes, ou avec ce qu’elle pensait lorsque la Révolution française lui a fait peur. Plusieurs princes étaient à moitié libéraux en 1783, aujourd’hui la guerre à mort est déclarée.

(Approuvé pour le Tour, le 16 février 1818. Promenant dans Milan.)

Verri, son histoire, conversation d’un vieillard instruit et sage, bon et un peu bavard. C’est un élève de Voltaire. Cette manière de bonhomie contraire à celle de Montesquieu, contraire à celle de