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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/69

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Mais effrayés eux-mêmes de ce qu’ils viennent de prononcer, ils se hâtent d’ajouter[1] : « Car ils ont imité avec sagesse tout ce qu’il y a de bon dans les auteurs cités par la Crusca (i testi di lingua).

Pour les nobles Toscans ce mot de Testi di lingua est comme le mot lég[itimisme] pour les ultra. C’est la boîte de Pandore dont ils font sortir toutes les prétentions et ici aussi, on a la bonté de répondre sérieusement à leur patelinage. On distingue, on avance que toutes les idées philosophiques, morales et politiques ne se trouvent pas précisément dans les auteurs du xiiie siècle, qu’il faut par conséquent prendre aussi quelques tournures dans ceux du xivesiècle, mais les plus hardis ont bientôt peur et comme on n’a de gloire ici que par la pédanterie on ajoute bien vite : « Mais celui qui n’étudiera pas, jour et nuit, les tre centili ne fera jamais rien qui vaille[2]. »

…… les portent sans s’en douter dans leur prétendu toscan, dès qu’ils s’en écartent

  1. Beyle avait d’abord écrit : « Mais eux-mêmes qui poussent la fureur tribunicienne jusqu’à oser prononcer cette phrase mal sonnante, s’en repentent bien vite ; ils ajoutent :… »
  2. Dernier chapitre de Perticari.