l n’y a pas un des objets dont nos
yeux sont frappés en Italie qui ne
serve à prouver et les progrès surprenants
qu’avaient faits les Italiens dans
tous les arts de la Civilisation avant le
xve siècle et leur décadence depuis cette
époque. Ils avaient la liberté, en 1530 ils
perdirent la liberté. Le reste de l’Europe
qui justement alors commençait par la
réforme de Luther à avoir un peu de liberté
s’empara des jeunes sciences que cette source
de tout bonheur avait fait naître en Italie.
Et de nos jours l’Italie avilie par les
prêtres est obligée de traduire des étrangers
pour avoir une histoire passable de ses
révolutions et de ses arts (Sismondi, Ginguené,
Winkelmann, Aubertin[1] se traduisent
en italien avec des notes atténuantes).
L’histoire de tout ce qui a existé
et de tout ce qui existera peut se resserrer
en deux mots : Rien sans la liberté, tout avec la liberté.
- ↑ L’Histoire de la Peinture de Beyle lui-même. N. D. L. É.