Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Italiens dans leurs accès de colère s’attaquent aux objets de leur culte, ils les menacent et ils accablent de paroles outrageantes la divinité elle-même, le rédempteur ou ses saints. On voit qu’en ce pays, la satiété doit tuer plus rarement l’amour.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

380. — Les gouvernements des Italiens, avant qu’ils eussent laissé échapper le poignard en 1530, poursuivaient une foule de crimes impossibles à bien prouver : le blasphème, la magie, le jeu, le luxe, etc. À Florence la faction des Piagnoni renouvela toutes les plates horreurs dont les puritains ont souillé le caractère anglais dans leurs plates recherches des péchés contre les mœurs. Les mauvaises mœurs furent poursuivies jusque dans l’intérieur des familles par des dénonciations secrètes.

Dans les conseils il faut au xixe siècle délibérer d’abord puis voter. Les vengeances empêchaient toute discussion en Italie, on ne cherchait qu’à voter le plus secrètement possible. De là des précautions vraiment très fines pour envelopper des plus sombres voiles cette action si dangereuse. Chaque conseiller recevait à Florence pour donner son suffrage des fèves