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Page:Stendhal - Pensées, I, 1931, éd. Martineau.djvu/105

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pensées

C’est un homme qui connaît exactement et dans leur ordre toutes les teintes successives et différentes que prend dans un homme passionné un désir vif, et les diverses actions que ces divers états du désir lui font faire[1].

*

Qu’on ne puisse pas retrancher un vers de ta pièce sans ôter un développement aux caractères ou rendre l’intrigue inintelligible.

*

Un auteur comique ne prouve jamais une vérité par des raisonnements, mais en donnant un exemple de son application où il peint les plus grands obstacles qu’elle puisse rencontrer et la facilité avec laquelle ils sont surmontés. Molière : École des Maris, il ne faut point gêner les filles pour les rendre vertueuses. Tartufe, etc…

*

Les langues transposantes sont plus propres aux esprits fins, tels que Fontenelle. L’expression du sentiment est toujours simple.

  1. Note ajoutée : « Il fallait dire qui se met facilement et entièrement à la place de chaque personnage et qui sent profondément 30 B. XIII. » N. D. L. É.