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Page:Stendhal - Pensées, I, 1931, éd. Martineau.djvu/107

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pensées

sophe, et un entièrement poète (Fontenelle, J.-J. Rousseau, Goldsmith).

*

b. Ne pas oublier que la comédie doit plaire d’abord et ensuite instruire.

*

b. Je passe depuis longtemps sur une idée on ne peut pas plus essentielle pour moi, et cela sans doute parce qu’elle ne m’est pas favorable. Il faut chercher ces idées avec soin, et me forcer à les méditer.

J’ai vingt ans passés, si je ne me lance pas dans le monde et si je ne cherche pas à connaître les hommes par expérience je suis perdu. Je ne connais les hommes que par les livres, il y a des passions que je n’ai jamais vues ailleurs. Comment puis-je les peindre, mes tableaux ne seraient que des copies de copies.

Toute ma science ; ou du moins une grande partie, est de préjugés. Si tous les auteurs que j’ai lus s’étaient accordés à supposer une passion qui n’existe pas, j’y croirais.

Encore un an ou deux et j’ai pris mon pli, il faut renoncer à être un grand peintre de passions.