Aller au contenu

Page:Stendhal - Pensées, I, 1931, éd. Martineau.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
214
pensées


*

Je viens de lire l’Art poétique comme versificateur. Les vers sont partout également beaux peut-être décrivant tout manquent-ils quelquefois de rapidité. Une injustice marquée en parlant des Fourberies de Scapin, un manque de délicatesse en rappelant la misère de Colletet. Je trouve le troisième chant très supérieur aux autres.

Soyez vif et pressé dans vos narrations.
Soyez riche et pompeux dans vos descriptions.

B[oileau] a manqué là une adresse bien digne de lui. Le mot narration est long et se traîne avec peine, il fallait laisser cet embarras au deuxième vers et ne les faisant pas rimer ensemble, mettre un mot rapide à la place de : narrations.

*

Bien examiner jusqu’à quel point la vanité est la passion dominante des Français.

Quelle est la différence de la vanité et de l’orgueil ?

Rouget est l’homme le plus vaniteux que je connaisse. Son air de colère dans la moindre discussion.