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pensées

Prendre tous les caractères[1] en particulier et en faire le protagoniste d’autant de tragédies.

Le tyran : Néron ; l’amant : Othello ; l’amant vengeur de son père : Hamlet ; la vengeance : Oreste.

Les caractères très étendus pourraient, opposés à d’autres passions, me donner, des situations très intéressantes, ainsi je serai le Molière tragique. Cette méthode donnera des tragédies sublimes, mais qui n’auront pas autant d’intérêt que celles comme Hamlet. Voir Shaftesbury, cité par Helv[étius] dans l’Homme.

*

Chercher à me donner le pouvoir d’analyse. Ce sera un grand pas qu’aura fait mon esprit. J’aurai le pouvoir d’analyse lorsque me faisant des questions qu’est-ce que l’homme ? qu’est-ce qu’un nom ? qu’est-ce que le rire ? qu’est-ce que la faim ? qu’est-ce que le remords ? je pourrai répondre exactement.


  1. 16 floréal XI [6 mai 1803].