PENSÉES DIVERSES[1]
e sors de Fénelon bien joué, je peux donc
juger. Le sujet n’est pas traité. Il fallait
y faire naître la pitié et la terreur,
ce qui était aisé et alors Chénier au lieu
d’un drame assez insipide aurait fait une
belle tragédie. On ne doute jamais de rien
dans cette pièce. On y reste pour jouir de
la joie d’un père, d’une épouse et d’une
fille qui se retrouvent. Le dialogue n’est
pas très naturel, l’auteur donne dans les
maximes. Si j’avais eu ce sujet à traiter
j’y aurais mis un dénouement malheureux.
Faire dans quatre ans une description des malheurs de l’amour en forme d’ode,
- ↑ Ce cahier, daté du 19 nivôse XI [9 janvier 1803], se trouva dans les manuscrits de la Bibliothèque de Grenoble sous la cote R. 5896 (dossier complémentaire). En tête Henri Beyle a tracé ultérieurement cette note :
« Je relis ce cahier étant malade de gastricité le 29 brumaire an XIII [20 novembre 1804], L’état de maladie est peut-être bon en ce qu’il sort de l’ornière la manière de sentir. Je m’exhorte aujourd’hui d’après ce que m’a dit La Rive, et sa femme ; hier, à oser être naturel, à oser être moi. »
N. D. L. É.