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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/140

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filosofia nova

tempérament. Dans la jeunesse, par exemple, on peut chérir le plaisir des femmes comme le plus grand. On croit y parvenir par les honneurs. On a ces honneurs et par conséquent les moyens de jouir à quarante ans, mais la faculté générative a diminué, ce changement dans le corps à travers lequel passent tous les plaisirs influe sur l’âme. Ce serait une peine pour son orgueil de reconnaître ce changement, il se fait donc clandestinement sans qu’elle s’en rende compte distinctement. Elle chérit alors les honneurs pour les honneurs et non plus comme moyen d’avoir des femmes difficiles, mais cela sans qu’elle se l’avoue, elle le nierait fortement et avec fâcherie à qui le lui dirait, mais les actions parlent.

*

h. Dans ceux qui sont ambitieux, amants de la gloire, par amour pour les femmes, la vanité s’est mêlée d’une agrégation bien forte avec le désir de la jouissance physique. Car enfin avec vingt-cinq louis par mois on peut entretenir une jolie fille bien propre, bien sûre, aussi fidèle que les autres, et même spirituelle, on peut en changer ; mais non, on se dirait ; c’est mon argent qui me la donne, ce n’est pas moi. On n’aurait pas le plaisir de