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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/151

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pensées

donnent des jugements plus probables que celles qui annoncent le mal, le moi se livre en entier à l’espérance et se fait détailler par ses esclaves (l’esprit, la mémoire, etc.) les plaisirs dont il va jouir..

Si le contraire arrive il se livre à la crainte. Toutes les passions peuvent conduire à l’espérance et à la crainte. Ce sont donc des états de passion.

Désespoir (état de passion). Privation totale d’espérances, et maximum de la crainte. Le moi ne voit plus que des peines pour lui dans l’avenir. Quelquefois il aime mieux ne plus être et ordonne à son corps de se détruire lui-même.

Défiance est un degré de désespoir. Elle nous porte à prendre d’autres moyens que ceux dont nous nous défions.

Confiance (état de passion). Le moi est dans la confiance sur un jugement de l’esprit qui dit que les moyens dont nous nous servons pour parvenir à la fin ou au but de nos désirs sont parfaitement sûrs.

Pitié est la crainte d’un malheur futur pour nous-même, produite par la sensation du malheur d’un autre.

Tout homme à une idée de la vertu ou du vice. Ces idées sont souvent différentes.

Suivant ces idées un homme qu’il voit