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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/235

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pensées


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Un moyen de ruiner le crédit de tous les Philintes possibles et de les couvrir de ridicule. c’est d’établir fortement cette théorie : « N’en croire que les Actions ». H. A. peut me servir d’étude.

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Jean-Jacques fait des reproches très fondés à Molière sur les caractères d’Alceste et de Philinte. Molière ne leur a pas donné une assez bonne tête. Je leur aurais mis de meilleurs raisonnements dans la bouche. Il m’importe beaucoup de trouver la vérité complète sur cette question : Peut-on donner une trop bonne tête à des personnages dramatiques ?

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Il est singulier combien la lecture de la première partie de Jean-Jacques à d’Alembert m’a attristé. Grande leçon. Bien me garder de donner ce vernis de reproche à mes personnages aimables. Autant Jean-Jacques fait mon malheur dans ce moment-ci, autant j’étais heureux en sortant de l’Optimiste de Collin. Voilà qui est éprouvé, lu dans mes sensations, aussi vrai que possible. Je suis dans l’état où