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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/280

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filosofia nova

On peint d’autant plus fortement aux yeux un homme de caractère que, dans une position donnée, il tient une conduite plus différente de celle de cet homme. Mais on peut peindre un caractère le plus fortement possible par rapport à un homme ou à une société d’hommes et ne pas peindre pour cela le caractère de la manière la plus forte qu’il soit possible de le peindre, c’est que notre public est mauvais. (D’autant plus mauvais qu’il s’éloigne davantage de ce que nous savions en France sous un roi seulement administrateur des lois. )

Or je puis trouver autour de moi le public plus ou moins mûr pour certains sujets.

Toutes les professions civiles ont un théâtre lorsqu’on les joue. Chercher à les montrer sur ce théâtre.

Le médecin auprès d’un malade ou dans une université faisant leçon ou une réception.

Le joueur au jeu, comme l’a fait Goldoni agissant bien mieux que Regnard. Voici qui prouve qu’il y a encore de grands vices dans ma théorie de la comédie. Le joueur ne m’aurait pas paru du tout un sujet comique. Le protagoniste triste, et tendant au même bonheur que nous (avoir de l’argent) ou à montrer avoir des