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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/283

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pensées

qu’elle leur sera développée. C’est ce que fit Molière dans les Précieuses ridicules.

Le ridicule exige donc une connaissance profonde de ceux que l’on veut faire rire pour leur proportionner le développement de la chose qu’ils doivent trouver ridicule.

Y a-t-il quelque exemple que le public soit revenu d’un développement ? C’est-à-dire qu’il ait cessé de rire d’un ridicule toujours existant ?

Je ne crois pas. Je crois que jusqu’ici les comédies sont tombées 1o ou parce que les vices sont tombés, 2o ou parce qu’on en a fait de meilleures sur le même sujet. (Philinte meilleure que l’Homme du jour).

Plusieurs comédies ont plus ou moins tombé dans l’estime du public selon qu’il conçoit moins ou plus la possibilité d’un mieux (par exemple on conçoit que Philinte pourrait donner de meilleures raisons au Misanthrope contre sa manière d’être avec les hommes).

Muralt dit que toutes les fois qu’un homme affiche des prétentions, il rend sérieux.