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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/30

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filosofia nova

du misanthrope, pour développer ce système.

Alors mon misanthrope serait un homme dégoûté de la cour, et qui en dévoilerait toutes les horreurs.

On voit d’après cela qu’il y a tel sujet qui pour produire une bonne comédie, être traité le mieux possible, doit n’être montré qu’en un acte, deux actes, trois actes. Comme il peut y en avoir tel autre qui sera estropié tant qu’il n’aura pas ses cinq grands actes bien pleins.

*

Il y a tel public[1] si bête qu’il est incapable d’applaudir à tel caractère comique parce qu’il ne le sentira pas. Quels sont les sujets trop élevés pour être offerts à l’excellent public que je prends pour mon juge ?

J’en ai vu un exemple dans Pacé sifflant ma belle remarque sur Ladislas : qu’il serait adoré du spectateur s’il était aimé de sa maîtresse. C’est une très bonne idée que celle de donner à mes personnages ridicules des noms historiques, comme à mes cuistres par exemple les

  1. Mon oncle, par exemple, a la tête fatiguée par le comique des Français, il ne sent avec plaisir que le comique de Feydeau.