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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/357

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pensées

table hôte de Saint-Michel en Savoie.

J’ai développé cela exactement à la suite du principe de Hobbes. Mlle P.. dit que dans les Ménechmes lorsque le ménechme campagnard dit : je lui veux arracher le nez, et que le valet lui dit :

Laissez-le aller,

Que feriez-vous, Monsieur, du nez d’un marguillier ?

le trait est dramatiquement bon, en ce que c’est le seul moyen que le valet ait d’arrêter ; le maître mais de plus c’est une plaisanterie très gaie, mais ce n’est qu’une plaisanterie, nous rions de ce que nous sentons bien que nous ne ferions aucune action pour avoir le nez d’un marguillier, mais bientôt nous voyons que ce n’était point là l’intention du ménechme.

Au contraire le trait d’Orgon : le pauvre homme ! est comique, en ce que nous avons lieu de croire toujours que nous sommes bien supérieurs à Orgon.

Il suit de là que Regnard est gai, et Molière comique. La plaisanterie saisit plus vite que le comique, en mettre donc de temps en temps, elle est excellente lorsqu’elle est employée comme dans l’exemple des ménechmes.

Il suit de là que j’ai pour le vaniteux douze scènes au moins qui me fourniront