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Michel-Ange. Nous avons vu la Chasse de Diane, du Dominiquin, la Sibylle de Cumes, du même ; les portraits de César Borgia et d’un cardinal, attribués à Raphaël ; l’Amour divin et l’Amour profane, du Titien ; un portrait de Raphaël, par Timoteo d’Urbin ; un portrait de la Fornarina, par Jules Romain. David a laissé vingt tableaux, et Raphaël, mort à trente-sept ans, trois cents. C’est que le dessin n’est qu’une science exacte fort accessible à la patience. Les personnages de la Descente de croix étaient un peu plus difficiles à créer que ceux du Léonidas. Ils ont l’âme noble et tendre. Or que pensez-vous de l’âme du père des Horaces ? Le style de la Descente de croix de Raphaël est dur et sec ; il y a de la petitesse dans la manière, c’est l’opposé du Corrége[1] ; on y trouve même une grosse faute de dessin. Le custode du palais Borghèse, touché de notre générosité, voulait à toute force nous montrer le reste de sa collection ; nous nous sommes enfuis. Nous étions, cinq minutes après,

  1. Sur les tableaux du Palais Borghèse, Stendhal a écrit dans les notes manuscrites de l’exemplaire Serge André les lignes suivantes : « La Danaé du palais Borghèse, vraiment du Corrège. Le bout du pied me le prouve. Les restaurateurs ont enlevé presque partout ailleurs les dernières teintes du Corrège. Chercher ce qu’ils ont oublié de laver. Quand la couleur est fort ancienne elle devient friable et en lavant un peu un tableau on l’enlève. 21 octobre 1831. » N. D. L. E.