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rien de Mozart. Raphaël dut aux efforts de ses ennemis une activité extrême qui sembla l’abandonner vers la fin de sa carrière, quand Michel-Ange, un peu brouillé avec Léon X, passa plusieurs années à Florence sans rien faire.

Je vous ai fait voir la maison de Raphaël, dans la rue qui mène à Saint-Pierre c’est là qu’il rendit le dernier soupir en 1520, douze ans après son arrivée à Rome. Nous avons remarqué au palais Barberini, et dans la dernière salle de la galerie Borghèse, des portraits de la Fornarina, qui fut l’occasion de sa mort. Un autre portrait attribué à Raphaël fait l’un des ornements de la tribune de la galerie de Florence. On voit dans cette tête un grand caractère, c’est-à-dire beaucoup de franchise, le dédain de toute ruse, et même cette férocité que l’on rencontre dans le quartier de Trastevere. Cette tête est à mille lieues de l’affectation d’élégance, de mélancolie et de faiblesse physique que le dix-neuvième siècle voudrait trouver chez la maîtresse de Raphaël. Nous nous vengeons en l’appelant laide. Raphaël l’aima avec constance et passion.

Nous parlerons plus tard des trois grands ouvrages de Raphaël qui se trouvent au Vatican les Loges, les Stanze et les Arazzi, ou tapisseries exécutées à Arras d’après