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teurs modernes : Michel-Ange et Canova ; le Moïse à San Pietro in Vincoli, et le tombeau du pape Rezzonico dans Saint-Pierre ;

6o Le gouvernement, et les mœurs qui en sont la conséquence.

Le souverain de ce pays jouit du pouvoir politique le plus absolu, et en même temps il dirige ses sujets dans l’affaire la plus importante de leur vie, celle du salut.

Ce souverain n’a point été prince durant sa jeunesse. Pendant les cinquante premières années de sa vie, il a fait la cour à des personnages plus puissants que lui. En général, il n’arrive aux affaires qu’au moment où ailleurs on les quitte, vers soixante-dix ans.

Un courtisan du pape a toujours l’espoir de remplacer son maître, circonstance que l’on n’observe[1] pas dans les autres cours. Un courtisan, à Rome, ne cherche pas seulement à plaire au pape, comme un chambellan allemand veut plaire à son prince, il désire encore obtenir sa bénédiction. Par une indulgence in articulo mortis, le souverain de Rome peut faire le bonheur éternel de son chambellan ; cela n’est point une plaisanterie. Les

  1. Variante de Stendhal sur l’exemplaire Serge André « ne rencontre ». N. D. L. E.