Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/82

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que nous, et alors lire le livre de suite. Ou bien, on peut chercher dans les titres courants, au haut des pages, la description du monument que l’on se sent la curiosité de voir ce jour-là. Tout le talent du cicérone consiste à conduire les voyageurs dont il s’est chargé aux monuments qui, dans un instant donné, doivent leur faire le plus de plaisir. Si, par exemple, il commençait par les fresques de Michel-Ange, à la chapelle Sixtine, il n’en faudrait pas davantage, si les voyageurs sont Français, pour les dégoûter à jamais de la peinture.

Je ne fatiguerai pas le lecteur, qui a déjà tant de choses à voir, en le forçant à lire les noms d’une foule d’artistes médiocres. Je ne nommerai que ce qui s’est élevé au-dessus de la qualité d’ouvrier. Les curieux qui voudront connaître les noms des auteurs de tant de statues maniérées et de tableaux ridicules qui garnissent les églises de Rome, les trouveront dans l’Itinéraire de Fea ou dans celui de Vasi. Ces messieurs avaient un but différent du mien ; d’ailleurs, ils craignaient de déplaire.

Je ne nommerai pas non plus les objets d’art par trop insignifiants ; on les verrait avec plaisir à Turin, à Naples, à Venise, à Milan ; mais, dans une ville riche de