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SECONDE PARTIE

Le comble de l’absurde et du classicisme, c’est de voir des habits galonnés dans la plupart de nos comédies modernes. Les auteurs ont grandement raison ; la fausseté de l’habit prépare à la fausseté du dialogue et comme le vers alexandrin est fort commode pour le prétendu poëte vide d’idées, l’habit galonné ne l’est pas moins pour le maintien embarrassé et les grâces de convention du pauvre comédien sans talent.

Monrose joue bien les Crispins, mais qui a jamais vu de Crispin ?

Perlet[1], le seul Perlet, nous peignait au naturel les ridicules de notre société actuelle ; on voyait en lui, par exemple, la tristesse de nos jeunes gens qui, au sortir du collège, commencent si spirituellement la vie par le sérieux de quarante ans. Qu’est-il arrivé ? Perlet n’a pas voulu, un soir, imiter la bassesse des histrions de 1780, et, pour avoir été un Français de 1824, tous les théâtres de Paris lui sont fermés.

J’ai l’honneur, etc.
S.
  1. Monrose, sociétaire du Théâtre-Français ; Perlet, acteur du Gymnase dramatique. N. D. L. É.