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le naturel d’une ancienne connaissance. Ils se coupaient la parole, et se donnaient des démentis fort peu déguisés par la forme du discours. Heureusement le mari et Delangle n’étaient pas gens à deviner que si les deux interlocuteurs se ménageaient si peu, c’est qu’ils étaient sûrs l’un de l’autre. Sans doute, si Valentine avait eu le moindre usage, elle n’eût pas laissé prendre à une connaissance de trois jours un ton d’intimité pareil ; mais toute son expérience de la vie se bornait aux visites qu’elle avait faites aux parents de son mari, et à celle qu’elle avait pu acquérir en faisant les honneurs d’une douzaine de grands dîners et de deux grands bals, que M. Boissaux avait donnés depuis son mariage.

À la seconde séance, la conversation était fort animée et remplie du naturel le plus parfait. Delangle et Boissaux entraient et sortaient à chaque instant dans la chambre à coucher de Valentine, qui avait été choisie pour faire fonction d’atelier, comme étant la seule pièce de l’appartement dont la fenêtre donnât au nord, et dont, par conséquent, la lumière fût toujours la même.

— Mais à propos, dit Valentine à son peintre, d’où vient que vous avez changé d’opinion sur l’article de l’atelier, et con-