faire la mine de l’homme qui comprend ;
quoi de plus dangereux ? Méprisez les livres
ouvertement, et vous êtes inattaquable de
ce côté. Quelque étourneau vient-il à vous
parler des livres jacobins de Rousseau et
de Voltaire, répondez, avec la hauteur qui
convient à votre position : « Moi, je gagne
de l’argent le matin, et la soirée je la donne
à mes plaisirs. » Les plaisirs sont quelque
chose de réel et qu’à Paris tout le monde
voit, et que le seul homme riche peut se
donner. Voilà la grande différence qui
existe entre Paris et Bordeaux. Le rendez-vous
de tout ce qu’il y a d’agissant et de
brillant à Paris, c’est le boulevard. Or
comment voulez-vous que le public du
boulevard n’ait pas de considération pour
l’homme qu’il voit arriver à six heures
(du soir) au Café de Paris, dans une voiture
magnifique, et que bientôt il voit
assis à table, près d’une fenêtre, entouré
de seaux de glace où se frappent des
bouteilles de Champagne ? Je ne vous
parle que des moyens les plus vulgaires
d’acquérir de la considération et de vous
placer sur la liste que le gouvernement
parcourt des yeux lorsqu’il a résolu de
placer deux ou trois négociants dans une
nouvelle fournée de pairs. Je sais qu’un
homme comme vous changera tous les
ans la calèche qui le conduit au bois de
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