mais qu’il les attendait tous pour le second
jeudi, à six heures bien précises.
Boissaux profita de ce peu de jours pour faire bâtir à la hâte une seconde salle à manger. Il dissimula assez heureusement l’existence de cette salle, et la surprise des invités fut complète, lorsque, arrivé au moment où l’on allait servir les fruits, Boissaux s’écria :
— Messieurs, passons dans une salle à manger absolument semblable à celle-ci ; que chacun prenne la place correspondante à celle qu’il a ici ; j’ai fait bâtir cette salle, messieurs, pour que vous ne soyez pas incommodés par l’odeur des viandes.
Ce mot fut un coup de poignard pour Delangle, et la construction de cette salle mit un tel fond d’aigreur entre les deux beaux-frères, que Féder en vint à penser que si Delangle disait à Boissaux : « Sais-tu à quoi tu dois attribuer toutes les attentions de Féder ? Il fait la cour à ta femme, » celui-ci n’ajouterait pas foi à ce propos, qu’il regarderait comme ayant pour but de le brouiller avec l’homme auquel il devait ses succès à Paris.