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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/10

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DE L’ÉDITEUR

tend que chacun trouve son plaisir suivant son tempérament. Dans un tableau ou une statue, il recherche la source d’une émotion, et, partout fidèle à son goût de la vérité psychologique, il ne demande à l’artiste que de bien exprimer les passions. Les plus grands peintres, les plus grands sculpteurs, seront pour lui ceux qui sauront le mieux rendre ce qui se passe dans l’âme du personnage représenté. Beyle est donc beaucoup plus sensible à l’attitude qu’à la couleur, au geste significatif qu’à la justesse du dessin.

En musique, il affirme les mêmes préoccupations. Il n’aime du reste que la musique vocale et ne parle que d’elle. Il écoute si les airs sont touchants, s’ils trahissent exactement ce que doivent ressentir les héros du drame, s’ils sont aptes à faire naître la volupté. Il faut pour que la musique soit bonne, qu’elle fasse rêver. Et, suivant la formule qu’il prête généreusement à un de ses interlocuteurs : « La musique plaît quand elle place le soir votre âme dans une position où l’amour l’avait déjà placée dans la journée. »

Si, au théâtre, il ne peut rêver, il n’a d’agrément qu’à causer et il ne se rend à l’Opéra tous les soirs que parce que les femmes y tiennent salon et qu’il adore la conversation.

À la différence des autres livres sur