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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/18

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DE L’ÉDITEUR

titre : « Tour d’Italie en 1811, par M. de Léry. » Ce nom, un de plus dans la liste des pseudonymes de Beyle, dénonce lui aussi ses arrière-pensées. Nos derniers doutes, si nous en avions conservés, s’évanouiraient à la lecture de la note-préface fièvreusement ajoutée à cette copie. On y lit notamment ceci :

« Non sum qualis eram. Je suis malheureusement loin d’être l’homme de 1811. Je ne corrigerai donc rien à mes journaux de 1811. Ils perdraient en ressemblance à mes sensations ce qu’ils pourraient gagner en clarté et en agrément […] Je ne me permettrai d’autre altération que de mettre en français les passages écrits alors en anglais pour la prudence. Tout ce que j’ajouterai sera en note et daté de ce temps de froideur, 1813 ».

Cette résolution ne devait point être suivie. Lorsqu’en 1817, Beyle vit la possibilité de faire imprimer son journal d’Italie ou tout au moins l’ouvrage nouveau, où sous forme de journal il a peu à peu entassé ses souvenirs, ses réflexions, le fruit de ses lectures, il le corse encore d’anecdotes que lui fournissent ses amis et il emprunte partout à pleines mains. Il prend le plus qu’il peut naturellement à sa chère revue d’Édimbourg, notamment les pages sur Alfieri, sur la société française, sur le caractère allemand.