Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/271

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vir, disait Napoléon à propos de l’aimable général de Narbonne.

Les seuls écrivains français ont le secret de flatter avec grâce : voir la Famille du Jura, par un censeur actuel. Un tel ouvrage, écrit en italien, serait à faire mal au cœur.

4 janvier. — M. le sénateur de Bologne reçoit tous les lundis ; madame la princesse Ercolani, les vendredis. Les autres jours de la semaine sont pris de façon que les mêmes personnes se rencontrent chaque soir.

Je venais d’écrire que j’ai été reçu dans la société de Bologne avec grâce ; j’efface ce mot, le premier qui se présente à un Français lorsqu’il est accueilli quelque part de manière à lui faire beaucoup de plaisir. La grâce envers un inconnu qui a remis à votre porte une lettre de recommandation, consiste, ce me semble, à l’accueillir comme s’il était un peu de votre société et avec l’exagération aimable des sentiments de bienveillance que vous inspirent tous les hommes bien nés. En Italie d’abord, il n’y a jamais d’exagération dans les rapports de société. Ils appellent leurs maisons des palais, et parlent du moindre tableau comme s’il était de Raphaël ; mais vous voyez clairement, en arrivant pour la première fois quelque part, que