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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/6

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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR

Cet ouvrage, le troisième d’Henri Beyle, mais le premier signé du pseudonyme auquel il devait conférer tant d’éclat, est un recueil de souvenirs de voyages qui, dans sa forme originale, parut en 1817.

Beyle avait fait en Italie trois séjours quand à la chute de l’Empire, son peu de ressources autant que son agrément lui imposèrent en quelque sorte d’y élire domicile.

Au premier contact, il avait aimé Milan de passion. Cette ville était devenue sa patrie. Après une enfance étriquée, il avait trouvé là « les premiers plaisirs ». À seize ans, Paris l’avait cruellement déçu. Il n’y avait senti que l’ennui de dîner seul, que la boue des rues, que l’indifférence des passants. Un tel abandon l’avait rendu malade, et à peine eut-il posé le pied en Lombardie, qu’il se sentit renaître. La beauté du monde, la joie de vivre l’éblouirent à la fois, et sa découverte lui causa tant d’émotion qu’elle lui révéla à lui-même sa vraie nature. D’autant plus que les profondes affinités