Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

longues phrases. Le français, en Italie, ne passe pas Bologne et Florence.

Le caractère le plus rare chez un jeune Italien est, ce me semble, celui de la famille Primerose : …… They had but one character, that of being all equally generous, credulous, simple and inoffensive[1]. De telles familles ne sont pas rares en Angleterre. L’ensemble des mœurs y produit des jeunes filles d’un caractère angélique, et j’ai vu des êtres aussi parfaits que les filles du bon ministre de Wakefield ; mais il faut l’habeas corpus, et je ne dirai pas les lois, mais les usages anglais, pour fournir aux poëtes de tels caractères. Dans la sombre Italie, une créature simple et inoffensive serait bientôt détruite. Toutefois, si la candeur anglaise peut exister quelque part ici, c’est au sein d’une famille florentine qui vit à la campagne. À Milan, l’amour-passion viendrait bientôt animer cette candeur et lui donner plus de charme, mais un autre charme.

À en juger par les physionomies et par des observations faites à l’anglaise, c’est-à-dire à la table d’hôte de madame Imbert, au café et au spectacle, le Florentin est le plus poli des hommes, le plus soigneux,

  1. « On voyait chez tous ces enfants le même caractère ; ils étaient également généreux, crédules, simples et inoffensifs. »