elletri, 6 février. — Nous n’avons
passé que trois heures à Rome. J’ai
vu de loin la coupole de Saint-Pierre,
et n’y suis point allé : je l’avais promis
à mon compagnon de voyage. Si j’ai vu
le Colysée, c’est que la route de Naples
passe tout près. La calèche s’est arrêtée, et
nous avons parcouru le Colysée pendant
dix minutes ; c’est sans doute l’une des
cinq ou six choses sublimes que j’aie
vues en ma vie. Nous sommes entrés à
Rome par cette fameuse porte du Peuple.
Ah ! que nous sommes dupes ! cela est
inférieur à l’entrée de presque toutes les
grandes villes de ma connaissance :
à mille lieues au-dessous de l’entrée à
Paris par l’arc de triomphe de l’Étoile.
Les pédants, qui trouvaient dans la Rome
moderne l’occasion d’étaler leur latin,
nous ont persuadé qu’elle est belle :
voilà le secret de la réputation de la
ville éternelle. Notre calèche a été arrêtée
dans la rue par la marche des troupes
qui allaient passer une grande revue,
en réjouissance de ce que le ministre
de la guerre vient d’être fait archevêque.
Fabius, ubi es ? — Il règne dans les rues
de Rome une odeur de choux pourris. —