Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sensations qui sont venues effrayer les spectateurs. (12 J.)

13 février. — Même impression de respect et de joie en entrant. Il n’y a rien en Europe, je ne dirai pas d’approchant, mais qui puisse même de loin donner une idée de ceci. Cette salle, reconstruite en trois cents jours, est un coup d’État : elle attache le peuple au roi plus que cette constitution donnée à la Sicile, et que l’on voudrait avoir à Naples, qui vaut bien la Sicile. Tout Naples est ivre de bonheur. — Je suis si content de la salle, que j’ai été charmé de la musique et des ballets. La salle est or et argent, et les loges bleu-de-ciel foncé. Les ornements de la cloison, qui sert de parapet aux loges, sont en saillie : de là la magnificence. Ce sont des torches d’or groupées et entremêlées de grosses fleurs de lis. De temps en temps cet ornement, qui est de la plus grande richesse, est coupé par des bas-reliefs d’argent. J’en ai compté, je crois, trente-six.

Les loges n’ont pas de rideaux et sont fort grandes. Je vois partout cinq ou six personnes sur le devant.

Il y a un lustre superbe, étincelant de lumière, qui fait resplendir de partout ces ornements d’or et d’argent : effet qui