Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/207

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tisme d’antichambre : la supériorité que les Italiens accordent à la danse française, et la curiosité d’enfant avec laquelle ils gobent les traductions de toutes les niaiseries sentimentales du théâtre allemand.

Applaudir à la danse française, c’est dire qu’on a fait le voyage de Paris. Ils ont une sensibilité si profonde et si vraie, et ils lisent si peu qu’un roman dialogué quelconque, pourvu qu’il y ait des événements, est sûr de toute la sympathie de ces âmes vierges. Depuis trente ans il n’a pas paru un roman d’amour en Italie. Il paraît que l’homme, fortement occupé d’une passion, n’est pas sensible même à la peinture la plus aimable de cette passion. Ils n’ont pas de feuille littéraire. Le spirituel Bertolotti, l’auteur d’Inès de Castro, me disait : « Donnez-moi une forteresse, et j’oserai dire la vérité aux auteurs. »

On donnait pour petite pièce la Jeunesse de Henri V, comédie de Mercier, corrigée par M. Duval. Pertica a beaucoup fait rire le prince don Léopold, qui assistait au spectacle : mais, bon Dieu ! quelle charge comparé à Michaut ! Un prêtre italien, assis à côté de moi, ne pouvait concevoir le succès de cette pièce à Paris.

« Vous vous arrêtez aux mots, et n’arri-