Aller au contenu

Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cher. La question est celle-ci : Quelle a été l’influence de Buonaparte en Italie ? Nous sommes d’accord, M. H. et moi, sur les sommes qu’il a consacrées aux embellissements de Rome : douze millions. En même temps, les agents subalternes de ses finances volaient trois ou quatre millions aux particuliers, que cela mettait au désespoir. Buonaparte, ne faisant la conversation avec personne, ne pouvait connaître les gens qu’il employait : Florence avait eu par hasard des magistrats aimables ; ceux de Hambourg et de Rome auraient fait abhorrer Titus.

Je viens de rencontrer une longue file de soixante-deux petits prémontrés en robe blanche et chapeau à trois cornes ; le plus âgé n’avait pas quinze ans ; la plupart à peine dix, plusieurs sept ou huit. Sans cette manière de prendre la jeunesse, les ordres monastiques s’éteindraient.

Aujourd’hui dimanche, j’ai été sur le point de mourir de faim. Je m’étais laissé emporter, dans les environs du Colisée, à observer la chapelle de Saint-Grégoire et les charmantes fresques du Guide, notamment le Concert des anges. Je rentre mourant de faim dans la Rome habitée ; j’arrive au grand café Ruspoli, fermé, parce que c’est l’heure des vêpres. — À quelle heure ouvre-t-il ? — À cinq heures.