Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/79

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tous les genres, la perfection de la peinture.

« Le Dominiquin eut l’expression, surtout des affections timides, le coloris, le clair-obscur, le dessin. Pour l’expression, après Raphaël et lui, vient le Poussin.

« Le Guide, âme française, eut la beauté céleste dans les figures de femmes. Ses ombres peu fortes, sa manière suave, ses draperies légères, ses contours délicats, forment un contraste parfait avec le style de Michel-Ange de Caravage.

« Le Guerchin fut un ouvrier doué d’un singulier coup d’œil pour rendre le clair-obscur. Il copiait tout simplement les paysans du bourg de Cento, où il travaillait à la toise. Ses figures semblent se détacher de la toile, et conviennent aux gens qui louent, dans la peinture, l’illusion.

« La galerie Farnèse, de Rome, met Annibal Carrache au rang des plus grands peintres. Beaucoup de gens disent : Raphaël, le Corrège, Titien et Annibal. À Bologne, on lui préfère Louis Carrache.

« L’Albane, homme froid, a bien peint les enfants et les corps de femmes, mais non leur âme ; il n’en avait pas, l’envie l’occupa beaucoup. »

6 mai. — Nous sommes allés, trois voitures à Correggio, pour visiter la patrie