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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/94

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« Au lieu de cette nouveauté entraînante, — et ce que le dix-neuvième siècle demande surtout aux arts, ce sont des sensations nouvelles ; — nous avons une représentation exacte et concise des catastrophes célèbres de l’histoire, des discours énergiques, des passions, non pas éclatantes, mais profondes, et un style si sévèrement correct et si scrupuleusement correspondant à l’idée, que le lecteur le plus inattentif ne peut pas ne pas s’apercevoir de l’immense travail qu’il a coûté. Fidèle à son caractère de patricien, Alfieri s’imagina être plus respecté en prenant ce parti. Il eût peut-être été plus grand, et certainement plus original, en étant lui-même. Mais quel homme que celui qui a pu se tromper dans un tel choix, et se placer encore à la tête de tous les poëtes classiques ! »


Imola, 15 mai. — Je voyage en sediola au clair de lune. J’aime l’aspect des Apennins éclairés par l’astre des nuits. Une sediola, comme le nom l’indique, est une petite chaise fixée au milieu de deux très-hautes roues. On guide soi-même un cheval qui va toujours