Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/207

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sion militaire avec un sénateur absolument sans énergie. Il y trouva le brave général Dessaix digne du grand homme dont il portait presque le nom et aussi libéral que lui. Mais le talent et l’ardent patriotisme du général Dessaix furent paralysés par l’égoïsme et la médiocrité incurable du général Marchant, qu’il fallut employer comme grand cordon de la Légion d’honneur, et étant du pays. On ne tira pas parti des admirables dispositions de Vizille et de beaucoup d’autres villages du Dauphiné.

M. Beyle demanda à aller voir les avant-postes à Genève. Il se convainquit de ce dont il se doutait, qu’il n’y avait rien de si facile que de prendre Genève. Voyant qu’on repoussait cette idée et craignant la trahison, il obtint la permission de revenir à Paris. Il trouva les cosaques à Orléans. Ce fut là qu’il désespéra de la patrie ou pour parler exactement qu’il vit que l’empire avait éclipsé la patrie. On était las de l’insolence des préfets et autres agents de Napoléon. Il arriva à Paris pour être témoin de la bataille de Montmartre et de l’imbécillité des ministres de Napoléon.

Il vit l’entrée du roi. Certains traits de M. de Blacas qu’il lut bientôt le firent penser aux Stuarts. Il refusa une place