Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tell avec un jupon de pierre me toucha précisément parce qu’elle était mauvaise.

Voilà donc, me disais-je, avec une douce mélancolie, succédant pour la première fois à un désespoir sec, voilà donc ce que deviennent les plus belles choses aux yeux des hommes grossiers. Telle tu es, Métilde, au milieu du salon de Mme Traversi.

La vue de cette statue m’adoucit un peu. Je m’informai du lieu où était la chapelle de Tell.

— Vous la verrez demain.

Le lendemain, je m’embarquai en bien mauvaise compagnie : des officiers suisses faisant partie de la garde de Louis XVIII, qui se rendaient à Paris[1].

La France, et surtout les environs de Paris, m’ont toujours déplu, ce qui prouve que je suis un mauvais Français et un méchant, disait plus tard, Mlle Sophie… belle-fille de M. Cuvier.

Mon cœur se serra tout à fait en allant de Bâle à Belfort et quittant les hautes, si ce n’est les belles montagnes suisses, pour l’affreuse et plate misère de la Champagne.

Que les femmes sont laides à…, village

  1. Ici quatre pages de descriptions de Altorf à Gersau, Lucerne, Bâle, Belfort, Langres, Paris : — occupé du moral, la description du physique m’ennuie. Il y a deux ans que je n’ai écrit douze pages comme ceci.