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Page:Stendhal - Théâtre, I, 1931, éd. Martineau.djvu/53

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sa fortune sans m'imposer aucune obligation. Jugez de mon embarras à la veille d'unir mon sort au vôtre. Il est bien cruel d'être si cruellement traversé.

MRS. BIRON.

Vous n'avez pas à hésiter, monsieur. Vous trouverez le bonheur auprès de la fille de Mr. Mekelfort, vous aurez la satisfaction d'accomplir les dernières volontés de votre respectable parent et vous jouirez en paix de la fortune.

SELMOURS.

Est-ce Mrs. Biron, est-ce ma chère Emilia qui me tient ce langage ? vous connaissez bien peu mon cœur si vous le croyez capable de pareils sentiments ! Quoi ! A la veille d'unir mon sort au vôtre, renoncer au bonheur pour un vil intérêt. Loin de moi cette idée ! Ah ! que mon oncle n'a-t-il donné son bien à un autre ! Il l'aurait rendu heureux, il fait mon malheur ! Je le laisserais bien plutôt à ses autres parents si je ne craignais que le public ne m'imputât de ne pas exécuter la volonté d'un bienfaiteu