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Page:Stendhal - Vie de Henri Brulard, t1, 1913, éd. Debraye.djvu/87

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CHAPITRE III*




Mon premier souvenir est d’avoir mordu à la joue ou au front madame Pison-Dugalland, ma cousine, femme de l’homme d’esprit député à l’Assemblée constituante. Je la vois encore, une femme de vingt-cinq ans qui avait de l’embonpoint et beaucoup de rouge. Ce fut apparemment ce rouge qui me piqua. Assise au milieu du pré qu’on appelait le glacis de la porte de Bonne, sa joue se trouvait précisément à ma hauteur.

« Embrasse-moi, Henri », me disait-elle. Je ne voulus pas, elle se fâcha, je mordis ferme. Je vois la scène, mais sans doute parce que sur-le-champ on m’en fit un crime et que sans cesse on m’en parlait.

Ce glacis de la porte de Bonne était couvert de