Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/147

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chant d’une synagogue, et une dispute de vendeuses de fruits rassemblées dans un marché de Venise.

À Vienne, l’esprit méthodique du pays fixa un jour pour les plaisanteries de ce genre ; la soirée de la fête de Sainte-Cécile était consacrée, vers le milieu du dix-huitième siècle, à faire de la musique dans toutes les maisons, et l’usage voulait que les musiciens les plus graves présentassent ce jour-là à leurs amis des compositions comiques. Un père augustin, du beau couvent de Saint-Florian, en Autriche, prit un singulier texte pour ses plaisanteries : il composa une messe qui, sans scandale, a eu longtemps le privilège de faire pouffer de rire chanteurs et auditeurs.

Vous connaissez les canons bernesques du père Martini de Bologne, celui des Ivrognes, celui des Cloches, celui des Vieilles Religieuses.

Le célèbre Clementi, l’émule de Mozart, dans ses compositions pour le piano, a publié à Londres, cette patrie des caricatures, un recueil de caricatures harmoniques, dans lesquelles il contrefait les plus célèbres compositeurs de piano : quiconque a la connaissance la plus légère des manières de Mozart, Haydn, Koseluck, Sterkel, etc., et entend ces petites sonates, composées d’un prélude et d’une cadence,