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Ce que vous désirez, je l’ai fait depuis longtemps. Voici une esquisse de la musique de l’école de Naples, qui m’a été fournie, il y a quelques années, par un grand abbé sec, fou du violoncelle, et habitué du théâtre de Saint Charles, où il n’a pas manqué une représentation depuis quarante ans, je crois.

Je ne suis que traducteur, et ne change rien à ses jugements, qui ne sont pas les miens tout à fait. Vous remarquerez qu’il ne parle pas de Cimarosa ; c’est qu’en  1803, il ne fallait pas nommer Cimarosa à Naples.

Naples, 10 octobre 1803.

Amico stimatissimo,

Naples a eu quatre écoles de musique vocale et instrumentale ; mais il n’en existe plus aujourd’hui que trois, où se trouvent environ deux cent trente élèves. Ceux de chaque école ont un uniforme différent : les élèves de Sainte-Marie de Lorette sont en blanc ; ceux de la Pietà en bleu turquin ou bleu de ciel ; de là vient qu’on les appelle Turchini ; ceux de Saint-Onuphre sont couleur de puce et blanc. C’est de ces écoles que sont sortis les plus grands musiciens du monde ; chose naturelle, notre pays est celui où